Description
Abstract: In light of the U.S. current account deficit, pressure is high on Asian countries to revalue their currencies. The calls from some U.S. policymakers for tariffs on imports from China has sparked fears that this could trigger a world-wide surge in protectionism. This study evaluates the risk of protectionism, considering two dimensions: first, the economic effects of tariffs; second, the incentives for policymakers to adopt tariffs. Following the political economy literature, we distinguish 'benevolent' policymakers – who care about long-term GDP – and 'myopic' policymakers, for whom short-term considerations are important. An analysis of the economic effects using the Bank of Canada's Global Economy Model shows that the gains from import tariffs are small: in the short-term, tariffs raise the price of imports and shift consumption toward domestically-produced goods; but they also lead to a real appreciation. This improves the terms of trade, but falling export volumes lead to a reduction in GDP in the long-run. As regards the political dimension, we conclude that a ‘benevolent’ policymaker would not adopt tariffs, because of negative long-term economic consequences, but ‘myopic’ policymakers might be tempted to exploit short-term political gains. Given the potentially high costs of protectionist trade policies, protectionism is therefore rightly viewed as an important risk.
Résumé: Devant l'imposant déficit de la balance courante des États-Unis, les pays asiatiques sont soumis à de fortes pressions pour réévaluer leur monnaie. Les appels lancés par des responsables américains pour assujettir les produits chinois à des droits de douane ont fait craindre le début d'une vague de protectionnisme à l'échelle mondiale. Nous évaluons le risque posé par les mesures protectionnistes en abordant la question sous deux angles. Nous nous intéressons d'abord à l'incidence économique des tarifs douaniers, puis aux motivations qui peuvent pousser les décideurs à élever des barrières tarifaires. À l'instar d'autres chercheurs en économie politique, nous distinguons parmi les décideurs les bienveillants – focalisés sur la croissance à long terme du produit intérieur brut (PIB) – et les myopes, chez qui dominent les considérations de court terme. Comme le révèle l'analyse conduite à partir du modèle de l'économie mondiale de la Banque du Canada (BOC-GEM), l'imposition de tarifs sur les importations apporte peu de bénéfices économiques : à court terme, elle a pour effet de majorer les prix des importations et de favoriser la consommation des biens fabriqués au pays, mais elle donne lieu également à une appréciation réelle de la monnaie. Il en résulte une amélioration des termes de l'échange, tempérée toutefois par la baisse du PIB que le recul des exportations provoque en longue période. S'agissant des motivations d'ordre politique, nous concluons que les décideurs bienveillants ne céderont pas aux sirènes du protectionnisme en raison de ses conséquences économiques négatives à long terme, tandis que la perspective de gagner rapidement du capital politique pourra séduire les myopes. Compte tenu des coûts élevés qu'il peut entraîner, c'est à juste titre que le protectionnisme est considéré comme un risque important.
Résumé: Devant l'imposant déficit de la balance courante des États-Unis, les pays asiatiques sont soumis à de fortes pressions pour réévaluer leur monnaie. Les appels lancés par des responsables américains pour assujettir les produits chinois à des droits de douane ont fait craindre le début d'une vague de protectionnisme à l'échelle mondiale. Nous évaluons le risque posé par les mesures protectionnistes en abordant la question sous deux angles. Nous nous intéressons d'abord à l'incidence économique des tarifs douaniers, puis aux motivations qui peuvent pousser les décideurs à élever des barrières tarifaires. À l'instar d'autres chercheurs en économie politique, nous distinguons parmi les décideurs les bienveillants – focalisés sur la croissance à long terme du produit intérieur brut (PIB) – et les myopes, chez qui dominent les considérations de court terme. Comme le révèle l'analyse conduite à partir du modèle de l'économie mondiale de la Banque du Canada (BOC-GEM), l'imposition de tarifs sur les importations apporte peu de bénéfices économiques : à court terme, elle a pour effet de majorer les prix des importations et de favoriser la consommation des biens fabriqués au pays, mais elle donne lieu également à une appréciation réelle de la monnaie. Il en résulte une amélioration des termes de l'échange, tempérée toutefois par la baisse du PIB que le recul des exportations provoque en longue période. S'agissant des motivations d'ordre politique, nous concluons que les décideurs bienveillants ne céderont pas aux sirènes du protectionnisme en raison de ses conséquences économiques négatives à long terme, tandis que la perspective de gagner rapidement du capital politique pourra séduire les myopes. Compte tenu des coûts élevés qu'il peut entraîner, c'est à juste titre que le protectionnisme est considéré comme un risque important.